samedi 23 août 2008

Princesse Mononoké

Puisque je suis dans ma période "revisionnage des Miyazaki", voici mon préféré parmi les nombreux films du maître. Mon préféré pour : la beauté des dessins, la musique sublime, le scenario creusé, la moral écologiste... Un film animé bien loin de tous ceux auxquels on était habitués. Ici, l'histoire est sombre, grave, il y a bien sûr des moments drôles, mais moins que dans d'autres Miyazaki. Subsiste évidemment comme points communs l'ambiance poétique et les personnages qui ne sont jamais manichéens. Ils sont capables du meilleur comme du pire, mais on ne peut pas les juger au final. Ainsi Hayao Miyazaki explore-t-il l'âme des hommes.

L'histoire se déroule dans le Japon médiéval. Ashitaka, jeune guerrier, est frappé d'une malédiction après avoir tué un sanglier devenu démon. Les sages du village le disent condamné à devenir lui-même un démon. Il part donc à la recherche de l'origine des malheurs qui frappent le monde et de sa malédiction, et il va se retrouver mêlé à une guerre entre les dieux, protégeant la forêt et la nature, et les hommes qui veulent étendre leur civilisation...
Miyazaki a comme d'habitude créé un film animé aux décors et aux dessins extrêmement soignés. La musique magistrale de Joe Hisaishi conjuguée à la beauté des images crée une atmosphère féérique qui nous capte et nous captive. N'oublions pas, évidemment, la morale de l'histoire, car il y a toujours une morale dans ces films : prendre soin de la nature, vivre en paix, être tolérant et respecter la vie - humaine ou animale. Des thèmes qui reviennent beaucoup en ce moment, mais que Miyazaki, en avance sur les autres, explore déjà depuis plus de vingt ans. Après avoir vu Princesse Mononoké, impossible de ne pas porter sur la nature un regard bienveillant, poétique même...

Nausicaa de la vallée du vent

Et hop, une petite review de "Nausicaa de la vallée du vent" ^^



Nous voici plongés dans un monde futuriste ravagé par la pollution. Ce qui était autrefois une grande civilisation industrielle disparut avec ses connaissances et sa technologie lors des sept jours de feu, une guerre qui ravagea le monde. La terre est un immense désert recouvert d'une forêt rejetant des gaz empoisonnés dans lesquelles vivent d'énormes insectes mutants La pollution de cette forêt toxique ne cesse de s'étendre, ravageant les rares habitations qui ont survécues au désastre. Pourtant, un espoir subsiste, celui de la vallée du vent, une région qui vit grâce à l'énergie du vent, et dans laquelle la forêt toxique n'a jamais réussi à s'infiltrer. C'est le pacifique roi Jhil qui règne sur la vallée, avec sa fille, Nausicaä. Mais la fureur des Oomus, des insectes géants, ne cesse de s'étendre. Nausicaä est la seule à savoir parler aux insectes et à les apaiser. C'est alors que l'empire Torumekian, un peuple belliqueux, déclare la guerre à la citée adverse de Pejite...

Ce film ne date pas d'hier, car il remonte à 1985, avant les studios Ghibli, et est lui même l'adaptation du manga du même nom dessiné par Miyazaki, et qui avait eu un grand succès au Japon, donnant au personnage de Nausicaa un statut quasi-mythique.



C'est non sans m'attendre à un nouveau chef d'oeuvre de la part de Miyazaki que j'ai vu "Nausicaa de la Vallée du Vent", et je n'ai bien sur pas été déçu. J'ai littéralement été émerveillé par cette fable humaniste. Le film commence par une magnifique pléiade de couleurs, un vrai ballet dans un monde étrange, qui s'avère être le notre, dans un avenir lointain, quand la pollution aura fait son "job".. La musique magnifique, comme toutes ses musiques, de Joe Hisaishi, montait en crescendo, et le titre est apparu sous mes yeux captivés.. L'histoire tenait debout, bien plus que celles de tous les autres Miyazaki que j'avais pu voir auparavant.. J'ai très vite senti que je regardais quelque chose de différent, et pour cause, c'est un peu l'oeuvre culte de Miyazaki que je regardais.. L'adaptation d'un manga qui est le travail d'une vie...



Bien sur, on retrouve la fibre écologique (on devrait plutôt parler de "fibre shintoïste", en fait, puisque Miyazaki est totalement imprégné par le shinto et la vision du monde qui en découle : respect de tout ce qui existe, du brin d'herbe au têtard dans le ruisseau) du maitre, cette ôde à la nature, illuminée par le "Requiem de Nausicaa", composée par Joe Hisaishi..
Et bien sur, les personnages ne sont ni tout blanc ni tout noir, ni 100% méchants, ni 100% mauvais.. Magnifique film sur la nature et l'intervention des hommes qui bouleverse tout, même sans le vouloir vraiment parfois.. Magnifiques images, et dessins sublimes, pour l'époque.. Scenario et dialogues très travaillés.. Oui, rien à voir avec un Disney ou un produit Dreamworks.. C'est du Miyazaki, et c'est du grand art.. Un film profond, poétique, magique, dynamique, captivant.. Magnifique.