mercredi 4 février 2009

Revolutionary Road


Revolutionary Road

Réalisé par Sam Mendes

2009

Synopsis

Dans les années 50, Frank et April se considèrent comme des êtres à part, différents des autres. Quand ils emménagent dans leur nouvelle maison sur Revolutionary Road, ils proclament fièrement leur indépendance. Jamais ils ne se conformeront à l'inertie banlieusarde qui les entoure, jamais ils ne se feront piéger par les conventions sociales. Pourtant, malgré leur charme et leur insolence, les Wheeler deviennent exactement ce qu'ils ne voulaient pas : un homme coincé dans un emploi sans intérêt ; une ménagère qui rêve d'une existence trépidante. Une famille ordinaire ayant perdu ses rêves et ses illusions. Décidée à changer de vie, April imagine un plan audacieux pour tout recommencer...

En adaptant le roman éponyme de Richard Yates, Sam Mendes reprend ici le thème qu'il avait déjà abordé dans American Beauty, à savoir les rêves et aspirations que nous avons tous et que nous finissons par abandonner pour une vie "rangée" et confortable.
Que dit Lester Burnham, dans American Beauty ? Qu'il vient de se "réveiller". Il se demande comment lui et sa femme ont pu en arriver "là" ; une famille rangée, chacun son boulot, deux époux ne se parlant finalement presque plus, métro boulot dodo. Une jolie petite maison, dans un quartier convenable, une réputation sauve auprès des voisins... On peut donc voir dans ce film une critique du modèle, qui n'est pas qu'américain, qui n'est même pas propre aux années 50, mais qui est le modèle de la société depuis que l'homme s'est sédentarisé : une maison, une famille, un travail.

Dans Revolutionary Road (traduit en VF par "les Noces Rebelles", erk), Sam Mendes reprend le même thème, et le développe encore plus pour qu'on comprenne mieux ce que voulait dire Lester à la fin d'American Beauty. "Il y a tant de beauté dans ce monde". Mais nous restons sagement cloitrés chez nous, avec nos petites vies confortables.. Et au final, nous sommes quasiment tous frustrés par nos vies, car nous ne réalisons pas nos rêves. Nous ne partons pas voir le Monde, nous faisons du surplace.
Ici, Mendes nous amène même à nous demander ce qu'est la folie, en fin de compte, et je pense ici à Veronika décide de Mourir de Paulo Coelho, aussi : est fou celui qui ne se conduit pas comme la société voudrait qu'il se conduise... Est ce que vouloir partir, est ce que "vivre intensément", comme le dit April Wheeler, c'est être fou ? Pour la majorité, qui n'ose pas s'affranchir des barrières, oui.

Dans le film Instinct, avec Anthony Hopkins, il est dit en guise de morale que "la Liberté est là, derrière ces murs que nous erigeons nous-même".
Oui, la liberté est toute proche pour les personnages d'American Beauty et de Revolutionary Road. Mais, à part Lester et April, aucun n'a le courage de bouleverser une vie frustrante mais confortable. Pourquoi ? Par peur. La peur de l'inconnu paralyse la majorité des gens, qui préfèrent se contenter de trop peu. La fin nous donne une jolie baffe, on sort du film avec l'envie de réaliser nos rêves.
Car si nous ne réalisons pas nos rêves, nous passons à côté de notre vie, finalement. April le résume bien en disant qu'elle ne veut pas "vivre autrement", mais tout simplement "vivre".

Le nouveau film de Sam Mendes explore ce "vide de l'existence" que l'on ressent tous, à un moment ou à un autre. Parce que la routine s'installe, ou que nous avons fini par nous éloigner des aspirations et des rêves que nous avions autrefois. Ce que montre ce film, c'est surtout que les opportunités de changer de vie et de réaliser ses rêves ne sont pas ce qui manquent. C'est la capacité à saisir ces opportunités qui compte.

Rêver une vie au lieu de vivre ses rêves, tel est le drame auquel beaucoup de personnes sont confrontées. Pour avoir le courage de saisir les opportunités qui s'offrent à nous, Mendes montre qu'il faut une certaine dose de folie. Une folie que l'on ne doit pas prendre au sens premier, bien que pour certains, nos projets puissent sembler enfantins ou fous. Vouloir être différent des autres, ce n'est pas de la folie, c'est tout simplement avoir des rêves.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je ne lis pas car je n'ai même pas encore trouvé le temps de le voir...